Où ?
Au moment où j’ai publié mon article, en 2015, la statue « L’homme aux semelles devant » se trouvait Place Père-Teilhard-de-Chardin – 4ème arrondissement.
Note de « Paris au fil des rues » du 20/11/2021 : J’ai repéré qu’elle avait été déplacée. Je vous donnerai l’indication dès que j’aurai fait la photo.
Sculpture
Commandée par la ville de Paris, cette sculpture rend hommage à Arthur Rimbaud.
Elle a été réalisée par le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy (1920-2006).
Quand la statue était Place Père-Teilhard-de-Chardin :
La voici dans son nouvel environnement :
Note de « Paris au fil des rues » du 20/11/2021 : Photo du nouvel emplacement à venir
Pourquoi ce drôle de titre « L’homme aux semelles devant » ?
Clin d’œil à Verlaine
À première vue, rien de bien emballant… Jean-Robert Ipoustéguy a détourné l’image poétique de Paul Verlaine pour qui Rimbaud était « L’homme aux semelles de vent » et en a fait « L’homme aux semelles devant ».
C’est le point de départ de sa réalisation : on voit donc le buste de Rimbaud précédé de ses jambes et de ses chaussures…
Tentative de décryptage
En l’observant plus attentivement et en se demandant ce qui avait bien pu passer par la tête du sculpteur, l’œuvre peut paraître sous un jour plus intéressant :
- Les jambes, les chaussures sont des éléments qui évoquent la marche, le voyage. Le besoin de se déplacer et l’obsession de ne pas pouvoir se déplacer comptent, d’après moi, parmi les principales composantes de la personnalité de Rimbaud sa vie durant et jusque dans ses derniers moments difficiles à Marseille.
- Le buste de Rimbaud est couché horizontalement, désinvolte, comme en lévitation au-dessus du monde, dandy indifférent à ce que sa main est en train de faire : elle tient la voyelle A et semble déjà avoir semé d’autres lettres de-ci de-là… Allusions probables à ses poèmes « Voyelles » et « Mauvais sang » (« Je n’aurai jamais ma main. ») phrase dont l’idée est reprise dans un passage de sa fameuse lettre dite « du voyant » dans laquelle il dit « assister à l’éclosion de sa pensée ».
- L’ensemble buste-jambes se trouve au-dessus d’une masse ondulée pouvant évoquer un voile, une coque de bateau (voire la nef du blason de la ville), des flots… une évocation du bateau-poète qui se laisse emporter par les flots dans le « Bateau ivre » ?
Bref, cette sculpture donne l’occasion de penser à Rimbaud et tout ce qui peut donner envie de plonger dans sa poésie ou sa vie est bon à prendre !
Au passage un petit lien vers une interview qu’avait donnée Philippe Sollers sur le thème « Rimbaud, une expérience de liberté supérieure » : http://www.philippesollers.net/arthurrimbaud.html
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Arthur Rimbaud : Biographie (de Jean-Jacques Lefrère)
Je n’en ai lu qu’une, celle-ci. Très bien écrite, passionnante à lire, cette biographie s’est imposée comme une référence. Elle a été rééditée en 2020.
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Poésies
Un de nos poètes majeurs du XXème siècle. Peut-on dire que l’on comprend la poésie de Rimbaud ? En tout cas, elle emporte loin, très loin…
Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai injuriée. (Début de « Une saison en enfer »)